De la fumée blanche s’échappe de la Maison Blanche
111 lundi, 12 mai 2025 12:00
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La détente dans les guerres commerciales apaisent les inquiétudes des marchés. De la fumée blanche s’est échappée de la cheminée de la chapelle Sixtine la semaine dernière. Mais elle s’est également échappée de la cheminée de la Maison Blanche. En effet, le Royaume-Uni a finalement conclu le premier accord commercial avec les États-Unis depuis que Trump a lancé la guerre commerciale. Bien que l’accord soit peu détaillé, il prévoit un allègement des droits de douane pour les industries pharmaceutique et sidérurgique en échange d’achats de produits agricoles américains. Mais la taxe à l’importation de 10 % annoncée le mois dernier par Trump sur la plupart des produits britanniques restera en vigueur, ce qui limite la portée de cet accord.
- L’accord commercial est subordonné à la condition que le Royaume-Uni « s’efforce de satisfaire rapidement aux exigences américaines » en matière de sécurité de la chaîne d’approvisionnement et de « propriété des installations de production concernées ». Cette condition assez obscure fait clairement référence à la Chine et à l’objectif de l’administration américaine de voir ses partenaires commerciaux couper leurs liens commerciaux et d’investissement avec la Chine. Ces conditions « de sécurité » devraient être reprises dans les négociations commerciales avec d’autres pays et constituent un obstacle majeur dans les négociations avec l’UE et le Japon.
- Les États-Unis ont également entamé des discussions commerciales avec la Chine au cours du week-end. Nous avons peu d’attentes à ce stade et pensons qu’il faudra plusieurs semaines avant qu’un accord soit trouvé. Le lancement des discussions est néanmoins positif pour le sentiment des investisseurs. Il est important de noter que la Chine n’est pas en position de force sur le plan économique et devra faire des concessions.
Les prix de l’énergie ont fortement reculé et, dans notre rapport, nous examinons l’impact sur l’inflation et les secteurs boursiers en Europe. La baisse du prix du pétrole (-25 % en glissement annuel pour le Brent) est clairement positive pour l’inflation et pour les consommateurs européens. Mais cet effet positif pourrait être neutralisé par les droits de douane imposés par l’UE sur les importations américaines. L’UE pourrait également être contrainte d’imposer des droits de douane élevés à la Chine, ce qui neutraliserait encore davantage l’effet de la baisse des prix du pétrole sur l’inflation.
- Nous constatons que la baisse du prix du pétrole profite généralement aux secteurs des voyages et des loisirs (en particulier les compagnies aériennes), de la chimie (un secteur à forte intensité énergétique) et de l’immobilier (grâce à la baisse des taux d’intérêt). Nous surpondérons ces secteurs dans notre allocation.
- Nous constatons également que la baisse des prix du pétrole tend à pénaliser les banques en raison de la baisse des rendements obligataires. Si l’UE s’abstient de toute mesure de rétorsion inflationniste significative, les rendements obligataires pourraient encore baisser dans un contexte de baisse des prix de l’énergie. Après une forte réévaluation, les banques européennes se négocient désormais à un ratio P/BV de 1,15. Nous maintenons notre position neutre.
En conclusion, bien qu’il soit déjà important, le réajustement des prix du pétrole pourrait se poursuivre, en fonction des résultats de la réunion de l’OPEP en juin. Selon notre expert en pétrole, si les « resquilleurs » de l’OPEP (Kazakhstan, Émirats arabes unis, Irak) ne corrigent pas leur trajectoire, l’Arabie saoudite pourrait décider de normaliser entièrement son offre de pétrole, créant ainsi une offre excédentaire importante à partir du second semestre, ce qui ferait baisser le prix du pétrole vers 40 dollars. Si l’Arabie saoudite réduit sa production de manière plus progressive, 2026 devrait encore connaître une offre excédentaire importante, qui pourrait entraîner une correction vers 50 dollars avant de revenir à 60 dollars. Dans ce contexte, les investisseurs peuvent revenir sur les valeurs européennes exposées à la consommation européenne, tandis que nous continuons d’éviter le secteur de l’énergie (UW réitéré).
La semaine à venir : l’IPC, l’IPP et les ventes au détail pour le mois d’avril aux États-Unis fourniront de nouvelles indications sur un mois mouvementé pour les marchés.
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