L'heure de vérité
lundi, 28 octobre 2024 11:29
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Les élections américaines approchent à grands pas et une chose est certaine : l'incertitude est à son comble... Trump a désormais une très légère avance dans tous les États clés, et les marchés commencent à anticiper une victoire de Trump, avec une hausse des rendements des obligations long terme et du dollar américain. Même dans les sondages nationaux, l’avance dont bénéficiait Kamala Harris s'est évaporé. Harris a toujours de fortes chances de remporter le vote populaire, mais le candidat qui obtient le plus de voix peut tout de même perdre l'élection, car le président n'est pas élu directement par les électeurs, mais indirectement par les grands électeurs. C'est ce qui s'est passé en 2016, lorsque Hillary Clinton a remporté le vote populaire mais a perdu l'élection face à Trump.
Avant ce moment important, et au milieu des tensions au Moyen-Orient et de la saison des résultats, les marchés se montrent sans tendance claire. Un bon exemple est l’indice de stratégies systématiques de suivi de tendance (NEIXCTAT index) qui est en baisse de 4.5 % au cours du dernier mois et de 7 % au cours des trois derniers mois. Le retournement des taux aux États-Unis est probablement le principal responsable de cette situation.
Dans ce contexte, nous étudions comment ajuster les portefeuilles avant les élections américaines, d’un point de vue multi-actifs. À notre avis, les élections américaines sont l’arbre qui cache la forêt. Nous pensons que les investisseurs devraient se concentrer sur les fondamentaux économiques et d’entreprise, qui restent favorables, et oublier l'incertitude électorale. Concernant les taux, la question clé est de savoir si une victoire de Trump, qui n’est pas acquise, entraînerait nécessairement un krach obligataire, étant donné que son agenda sur le commerce international est inflationniste. Bien qu'il puisse exister un écart significatif entre son programme et ce qu'il fera s'il est élu, nous recommandons de réduire légèrement la duration des portefeuilles obligataires et de maintenir un léger biais long sur le dollar américain avant l’élection.
En ce qui concerne les actions américaines, nous montrons dans le rapport que l'incertitude électorale est l'arbre qui cache la forêt. En effet, au cours des 50 dernières années (depuis l'élection de 1972), nous avons constaté que le S&P 500 a connu une hausse significative après les élections américaines, quelle que soit l’appartenance politique du vainqueur. Certes, 13 occurrences ne constituent pas un échantillon robuste. Mais la récurrence est frappante. Les rares exceptions sont 2000 et 2008, lorsque les actions américaines ont chuté après l’élection, pour des raisons exogènes. L’élection de 2020 est également une anomalie, mais dans le sens positif, puisque le vote a eu lieu quelques jours avant l’annonce par Pfizer de son vaccin contre la Covid-19, déclenchant un rallye boursier massif. Au-delà des élections, tant l’élan économique que la situation des bénéfices des entreprises constituent un vent favorable pour le marché américain. Les valorisations élevées restent un obstacle, limitant notre appétit pour le risque. Toutefois, à court terme, la saison des bénéfices reste prometteuse. Plus de 180 entreprises cotées au S&P 500 ont publié leurs résultats au moment où nous écrivons. Les surprises en matière de bénéfices continuent d'être importantes et surpassent celles des ventes, ce qui laisse entendre que les pressions sur les marges sont maîtrisées par rapport aux attentes.
Dans la zone euro, les conditions économiques sont plus défavorables qu'aux États-Unis, et les taux en euros n'ont pas suivi la montée des taux en dollars. Nous montrons dans le rapport que l'écart entre taux dollars et euros s'est considérablement accru ces dernières semaines, tant à court qu'à long terme. Nous réaffirmons ainsi notre recommandation en faveur des secteurs d'actions européens qui bénéficieraient de la baisse des rendements obligataires, notamment les secteurs assimilés aux obligations. L'immobilier (sur-pondéré) a été quelque peu sous pression récemment, mais les télécommunications (forte surpondération) et les services publics (surpondérés) ont montré une meilleure résilience. Au cours des derniers mois, nous avons également commencé à repondérer certains secteurs cycliques qui pourraient bénéficier de la baisse des taux dans la zone euro (semi-conducteurs, matériaux de construction, voyages et loisirs, tous à « surpondérer »). Nous sommes plus prudents sur les secteurs exposés à l'international qui pourraient être vulnérables en cas de nouvelle guerre commerciale (automobiles sous-pondérées, biens d'équipement sous-pondérés, luxe neutre).
Nous revenons également sur la saison des résultats en Europe. Dans l'ensemble, malgré la morosité en Europe, la saison des résultats s'est jusqu'à présent révélée légèrement meilleure que prévu, en particulier pour les secteurs des services publics, des finances et de la santé.
Semaine à venir : un agenda macro chargé aux États-Unis, avec la publication de données sur le marché du travail, y compris les créations d’emplois et le taux de chômage du mois d'octobre, ainsi que l'enquête JOLT de septembre. L'indice de confiance des consommateurs de la Conference Board et les enquêtes ISM sur le secteur manufacturier seront également publiés, sans oublier l'indice des prix PCE. Dans la zone euro, la première estimation du PIB du troisième trimestre sera publiée, ainsi que l'indice des prix à la consommation préliminaire d'octobre. En Asie, la Banque du Japon se réunira et devrait maintenir ses taux inchangés. En Chine, les PMIs fourniront des indications sur la dynamique macro récente, qui devrait rester faible. Sur le plan des entreprises, 172 sociétés cotées au S&P 500 publieront leurs résultats, parmi lesquelles Ford Motor, Visa, Paypal, Mastercard, AMD, Intel, Alphabet, Meta Platforms, Microsoft, Amazon, Apple, Pfizer, Eli Lilly, Bristol-Myers, Cardinal Health, ExxonMobil et Chevron. En Europe, 74 entreprises du Stoxx Europe 600 publieront leurs résultats, dont Novartis, ASM International, STMicroelectronics, Ferrovial, Lufthansa, easyJet, Airbus, HSBC, Standard Chartered, Société Générale, BNPP, UBS, Raiffeisen, Danske Bank, ING, Erste Group, Intesa Sanpaolo, Santander, BBVA, Banco Sabadell, CaixaBank, Amundi, Volkswagen, BASF, Maersk, AB InBev, BP, OMV, Shell, Repsol, TotalEnergies, et Technip Energies.
Performance hebdomadaire des classes d'actifs (%)
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