Conflit Israël-Iran : un tournant décisif
88 lundi, 23 juin 2025 12:41
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Ce week-end, les frappes militaires américaines sur des installations nucléaires iraniennes ont ravivé les tensions au Moyen-Orient, accentuant le risque d’escalade. En réponse, le Parlement iranien a voté en faveur de la fermeture du détroit d'Ormuz, même si la décision finale revient au Conseil suprême de sécurité nationale. Le principal risque reste une envolée du prix du pétrole au-delà des 100 dollars le baril, qui pourrait raviver un scénario de stagflation sur les marchés. Dans ce cas extrême, actions et obligations seraient pénalisées, tandis que les actifs indexés sur l'inflation, les matières premières et le dollar américain joueraient potentiellement leur rôle de couverture, comme lors de l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022.
Ce scénario noir n’est toutefois pas le plus probable. L’Iran dispose effectivement des moyens techniques de perturber le détroit d’Ormuz, en posant des mines ou en menaçant les navires, mais une fermeture totale serait risquée pour Téhéran. D’une part, le détroit n’a jamais été complètement bloqué malgré plusieurs incidents en 50 ans. D’autre part, l’Iran prendrait le risque de compromettre sa relation avec la Chine, principal soutien économique et politique, si l’approvisionnement mondial en pétrole venait à être fortement perturbé. D’un point de vue fondamental, nos analyses montrent que les exportations iraniennes (1,5 mb/j) pourraient être rapidement compensées par l’OPEP, en particulier l’Arabie saoudite, qui dispose de près de 5 mb/j de capacité excédentaire.
À l’heure où nous écrivons, les marchés restent globalement sereins. Les indices actions en Europe, en Chine, ainsi que les futurs américains évoluent entre stabilité et légère hausse. Les prix du brut sont stables, l’or recule légèrement et le dollar américain s’apprécie modestement. Ce dernier a d’ailleurs rebondi la semaine dernière, tandis que l’or cédait du terrain, confirmant le rôle du dollar comme valeur refuge en période d’incertitude.
Du côté des banques centrales, aucune inquiétude visible quant à un retour des pressions inflationnistes. La Fed, la Banque du Japon et la Banque d’Angleterre sont restées attentistes la semaine dernière. La Réserve fédérale penche désormais vers une première baisse des taux en juillet ou, plus probablement selon nous, en septembre.
- La Suisse, de retour aux Taux Zéro. La Banque nationale suisse a surpris en abaissant son taux directeur à 0 %. La Suisse est familière des politiques monétaires accommodantes, ayant passé une grande partie de la dernière décennie en territoire négatif. Une question majeure se pose désormais : la BCE pourrait-elle, à terme, suivre cette trajectoire et réduire davantage ses taux que prévu ? L’écart de taux entre la BCE et la BNS reste historiquement élevé, mais l’EUR/CHF demeure stable. Cette stabilité s’explique par la solidité de l’économie exportatrice suisse et par le statut de valeur refuge du franc, renforcé par une accumulation continue d’actifs étrangers. L’immobilier suisse ressort comme l’un des principaux bénéficiaires de ce retour aux taux bas.
À suivre cette semaine : les indices PMI préliminaires de juin seront publiés dans les grandes économies. Aux États-Unis, on surveillera les chiffres de mai sur les revenus et dépenses des ménages ainsi que l’indice PCE, principal indicateur d’inflation pour la Fed. L’enquête de confiance des consommateurs du Conference Board pour juin sera également à l’agenda.
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